Errant sous la pluie… [Libre]

Il s’était réveillé quelques heures plus tôt dans le parc de cette nouvelle grande ville avec un désagréable sentiment. Un sentiment qui le déstabilisa quand il se rendit compte de la raison de son trouble… Son maître, le seul qu’il se voyait servir jusqu’à sa mort, n’était plus qu’une ombre parmi tous les souvenirs enregistraient dans sa mémoire.
Il ne comprenait pas se phénomène et cela réveilla sa peur… Sa peur la plus profond, celle d’avoir été rejeté par son maître et de ne plus lui être utile en quoi que ce soit, même la tache la plus ingrate qu‘il soit.
Pourquoi l’avoir rejeté ? Qu’avait-il fait de mal ? Son esprit n’arrêter par de faire tourner en boucle ses questions sans réponse. Si quoi que ce soit lui déplaisait, il aurait du le lui dire et lui aurait tout fait pour que son maître l’accepte à nouveau… Mais il ne savait que faire, ne sachant s’il avait fait une erreur, s’il était devenu une gêne pour son maître. Et ses données incomplètes, lui permirent d’avoir un peu d’espoir. Un espoir fébrile, mais bel et bien présent qui lui permis de se lever et de partir à la recherche de cette ombre maîtresse.

Hakuro sortit donc du parc, marchant, déambulant à grande peine sur des jambes qui semblaient à peine pouvoir supporter son poids. L’obligeant à longer les murs des rues qu’il traversait pour s‘aider à poursuivre son chemin. Empruntant des rues et ruelles au hasard, étant donné qu’il ne pouvait qu’espérer reconnaitre un lieu qui ramène en lui le souvenir du lieu de vie de son possesseur. Même si, il le savait cela était peine perdu tant qu’il ne se retrouverait en face de cette demeure en question. Pourquoi ? Parce qu’il n’a jamais beaucoup marché en ville. À chaque fois qu’ils devaient sortir de la maison de son propriétaire, il y avait toujours une voiture pour les emmener d’un endroit à un autre, ne laissant pas suffisamment d’opportunité à l’établissement d’un plan de la ville dans sa base de données. Ce qu’il pouvait voir à travers les vitres de la voiture l’aurait sans doute aidé un peu s’il s’était donné le temps de regarder ce qui l’entourait, mais son attention était seulement porter envers son maître et ses paroles en ces instants qui lui paraissait de plus en plus précieux et inestimable.
Il se sentait stupide, une telle incapacité dans ce genre d’instant n’était pas digne d’un serviteur… C’était finalement normal qu’ils doivent finir par être jeter.

* Je suis donc vraiment inutile… *

A cette unique pensait, il s’arrêta un instant, et de l’extérieur, on aurait put croire qu’il allait finir par faire un malaise, mais non, il ne s’effondra pas... Sa main seul, appuyer contre le mur qui le soutenait tant bien que mal, s'était refermer sur elle-même crispé par sa frustration. Il finit tout de même, après quelques courtes secondes par reprendre sa route, trébuchant par instant, mais ne tombant jamais, il continuait sur sa lancée, perdu dans un monde qu’il était seul à percevoir. Fixant un point lointain et invisible à l’œil humaine sur l’horizon, ne faisant pas attention à ce qui l’entourait, ni à l’endroit où il mettait les pieds, ce qui rendait son parcourt des plus inégal… Presque chaotique.

Et en plus de tout cela, il ne prêtait aucune attention à la pluie de plus en plus drue qui tombait tout autour de lui, poussant la plupart des passant à rechercher un endroit où s‘abriter en attendant que cela se calme. Vous me direz que ce n’est pas très grave, mais quand même, je vous rappelle que c’est une poupée-robot, et même s’ils sont en un certain sens résistant à l’eau, ils ne sont pas à 100% imperméable, particulièrement un très ancien model tel que lui.
Il faudrait lui dire de se mettre à l’abri, sinon, il allait mourir d’une défaillance technique avant d’avoir les réponses à ses questions concernant son maître. Même si cela n’était en rien une de ses préoccupations, bien au contraire, il préférait facilement la mort à une découverte telle que celle d’avoir était mis au rejet car il n‘était plus utile à son possesseur…

Marchant sans réelle destination, si ce n’est celle qui pourrait peut-être la mener à son maître… Il avait complètement occulté son environnement, que ce soit la ville, les gens, la pluie, son esprit errait dans le néant de son âme. Comme s’il poursuivait une ombre chancelant, une chimère, ou encore un fantôme que seul lui pouvait distinguer…

Au bord de ce gouffre qu’il avait créé lui-même, il se fit percuté, mais cela ne suffit pas à le ramener à la réalité. Car après tout, il avait avancé jusqu’ici, en trébuchant à maintes reprises sans pour autant en prendre compte, ni conscience, laissant tout derrière lui et ne se focalisant que sur son unique but, son possesseur qui était sans doute la seule personne à pouvoir lui dire s’il pouvait encore être utile ou non à son service.

Puis, alors qu’il continuait son chemin sans y faire attention, il entendit une voix, une voix, qui même s’il n’avait rien compris de ses paroles le stoppa dans sa marche fébrile. Était-ce son maître qui l’appelait ? Était-il revenu le chercher pour le ramener à la maison ?

Sortant petit à petit de son monde de penser, il posa son regard d’un sombre vert sur la demoiselle qui l’avait interpellée… Et cette dernière repris à nouveau la parole, des mots qui cette fois-ci franchirent le mur de son esprit embrumé.

Comment pouvait-il aller bien sans son maître à ses côtés ? Il ne répondit pas à sa question, mais garda ses yeux posés sur elle. Pouvait-elle être son maître ? Il avança une de ses mains vers elle et attrapa du bout de ses doigts, avec une délicatesse des plus gracieuse, une de ses mèches de cheveux… Une mèche qu’il fit glisser entre ses fins doigts, ne retenant qu’avec douceur sa pointe, qu’il approcha de son visage, tout en fermant les yeux dessus.

Il resta ainsi quelques secondes, avant de rendre sa liberté à la mèche prise en otage. Relevant la tête un instant pour finir par s’incliner devant la jeune fille.

« - Je suis désolé de vous avoir importuné, je vous ai un instant pris pour quelqu’un d’autre, mais il semblerait que je me sois trompé. Veuillez donc pardonner l’impolitesse que j’ai eue envers vous. »

Elle n’était pas son maître, c’était impossible, il le ressentait et cela le blessa d’avoir un instant cru pouvoir le retrouver aussi facilement.
Relevant la tête après s’être excusé, il fit suivre sa prise de parole d’un sourire, un sourire doux, mais faible qui cachait sa tristesse…

« - Et ne vous inquiétez pas pour moi Mademoiselle, je vais assez bien pour pouvoir continuer mon chemin, mais vous, vous devriez faire plus attention sinon vous risqueriez de vous enrhumer… »

Il semblait avoir retrouvé sa perception à voir ce qui l’entourait, répondant finalement à sa question et remarquant la pluie qui les entourait avec force. Ainsi que l’inutilité du parapluie qu’elle avait juste au dessus d’elle, vu qu’elle semblait s’être déjà faite toute mouillé par la pluie.

« - Une demoiselle n’est pas faite pour tomber malade… »

Interrompu dans la recherche désespérer de son maître, de son lieu de vie où il pourrait se trouver ou d’un lieu qui réveillerai en lui un souvenir particulier qui répondrait à ses questions (ou tout du moins quelques-unes), à ses peurs d’être ainsi abandonner et inutile…

Une recherche qui devait attendre, histoire d‘un instant. Car la jeune personne qui l’avait interpellé n’était pas son maître, même s’il l’avait espéré… Il ne savait pas comment il pouvait l’affirmer avec tant de certitude, mais il ne pouvait nier ce qu’il ressentait : Cette charmante enfant, n’était pas l’être précieux qui se cachait derrière l’ombre de son souvenir. Il s’en excusa puisse qu’à cause de son désir envers la présence de son maître à ses côtés, il avait agit avec un peu trop de précipitation. Puis il avait répondu à sa question, ce qui déclencha cher elle une réplique digne des humains.

Oui, il le savait, les humains n’était pas aussi faible qu’il le montrait, il cachait bien souvent une force impressionnante en leur petit corps de chair… Son possesseur, le lui avait bien fait réaliser cette information. Car qu’importe ce qu’il pouvait se passer, il semblait constamment garder une force et un espoir qu’il lui avait toujours été impossible de comprendre dans son entier. Mais cette force, il l’admirait aussi, ne sachant si lui aussi pourrait un jour la posséder…

Finissant par lui dire qu’il devait se mettre à l’abri… Se qui réveilla des souvenirs, ou plutôt une dispute qu’il avait eu avec son maître, alors qu’il était sortie sous une pluie battante comme en ce jour. Faisant de la main de la jeune fille sur son épaule, un rêve qu’il ne remarqua même pas. Appréciant les images qui remontaient à son esprit comme un trésor, même s’il s’était fait réprimandait sérieusement dans cette histoire. Mais malgré cela, ce souvenir était aussi précieux que tous les autres. Il voudrait tant revoir son maître, même si celui-ci ne montre que mécontentement à son égard…

Était-il perdu ? Oui, il avait plus où moins perdu le fils de cette rencontre, mais il revint bien vite à celle-ci, essayant de camoufler ses souvenirs dans son esprit pour ne pas qu’il continue à surgir à n’importe quel moment. Car après tout, elle ne lui avait pas demandé s’il était perdu dans ce sens… Il se devait de lui répondre.

« - Bel enfant, Je n'ai et ne désire aucun endroit pour attendre que le temps s‘éclaircisse… Je ne peux me permettre de faire attendre mon maître aussi longtemps, même si pour cela je dois encore errer un moment sous le reflet de cette pluie.
Le risque qu'un problème technique arrive est moins important qu'une vie humaine. On peut me remplacer autant de fois qu’il est nécessaire, contrairement à vous… »

Il espérait ainsi rassurer cette jeune humaine qui s’inquiéter inutilement pour lui. Pas qu’il n’appréciait pas son attention, car il était rare de rencontrer des humains aussi agréable envers eux : les poupées-robots. Mais plutôt qu’il n’avait en tête que son maître. Il ne devait donc pas trainer et reprendre son chemin…

« - Si vous n’avez plus besoin de moi, je vais prendre congé de votre présence et poursuivre ma route… »

Hakuro s’inclinait déjà, prêt à reprendre son errance…

Il avait essayé de repartir, de reprendre sa route, mais la jeune fille ne semblait pas l’entendre de cette oreille. Ne voulant pas le laisser partir avant d’essayer de le retenir… De le retenir par des mots ? seul son véritable maître en été capable ce n’était pas ce qui aller l’arrêter complètement.
Mais il accepta tout du moins de s’arrêter quelques secondes le temps d’écouter ce qu’elle avait à lui dire. Car après tout, il serait mal venu de ne pas le faire…

Puis, à la suite de sa petite prise de parole, il leva la tête avec une lenteur des plus délicates vers le ciel sombre et nuageux. Oui, il aurait sans doute été attristé s’il avait su qu’il trainait sous cette pluie battante…

Enfin, c’était avant, maintenant, il n’était plus très sûr de la réaction de son maître. Réagirait-il comme avant en voyant qu’il été allé le rejoindre sans faire attention aux intempéries du jour ? Lui reprochant sont inconscience…
Il revoyait encore une de ses scènes où allant dans le jardin pour aller lui chercher une fleur sous une douce pluie printanière, son maître le surprenant sur le fait, le lui reprocha. Lui disant que ce n’était pas nécessaire et qu’il aurait au moins put attendre que le temps ce calme, car après tout, ce n’était qu’une fleur et que même si elle était jolie, elle ne le remplacerait jamais… C’était des mots sévères, mais à la fois d’une douceur des plus agréable.

Mais ce ne fut, ni la première, ni la dernière fois qu’il lui reprocha ses sorties sous cet eau tombant du ciel sans raison apparente.
Oui, il est un bon serviteur, obéissant à son maître, mais comme il ne lui avait jamais interdit d’aller sous la pluie, quand d’autre ordre ou obligation arrivé et le pousser à y aller un court instant, il ne s’en préoccupait pas.

C’est pour tout cela qu’il lui répondit tout simplement et naturellement…

« - Vous ne l’êtes pas, bien au contraire… Vous êtes d’une grande douceur envers moi…
Mais… Peut-être es-ce ce que recherche mon maître. Donc finalement, le seul moyen de m’arrêter, serait de m’attacher, de m’enchaîner et d’empêcher ainsi tout mouvement qui pourrait me permettre d’avancer. Car rien ne pourra me faire changer d’itinéraire. »

Son visage au ciel, s’abaissa pour reporter son attention sur la jeune enfant.

« - Si je vous inquiète, je m’en excuse sincèrement. »

Il s’inclina à nouveau devant elle près à repartir, mais à peine avait-il fait un pas en avant qu’il s’arrêta.

« - Avez-vous la possibilité de regarder la base de donné des poupées..? Si c’est le cas, j’accepte de vous suivre un instant… »

Oui, il n’y avait pas pensé tout de suite, bien trop pris par la recherche de son précieux maître. Mais maintenant qu’il avait put se réveiller un peu de sa détresse, il avait pendant quelques secondes entraperçut une solution.
La base de données des poupée-robot pourrait l’informer sur son adresse et ainsi il n’aurait pas à errer indéfiniment sous la pluie. Il retrouverait plus rapidement son possesseur… Et pourrait mettre les choses au clair dans son esprit embrouillé.