La permission de vivre..? [PV : Eles]

Allongé là, sur le sol glacé d’un ancien immeuble désaffecté de la ville dans laquelle il errait depuis la veille, il essayait de remettre en ordre le chaos de ses pensées. Des pensées qui l’avaient maintenu en éveil tout ce temps sans lui permettre de mettre ses circuits en pause. Des pensées qui étaient toutes destinée à son maitre… Un maître qui l’avait sans doute abandonné, lui laissant un dernier message…

Quel message ? Un souvenir, ou plutôt un ordre qui s’était manifesté dans sa mémoire électronique au moment où il avait enfin retrouver leur demeure. Ce lieu qui contenait tant de souvenir si précieux à cette poupée…

Cette réminiscence était apparue un peu plus tôt dans la soirée, alors qu’il pénétrait à l’intérieur de la grande demeure où il a vécu, il y avait encore un peu plus d’un mois et pendant de nombreuses années. Mais étrangement, la maison qu’il voyait en cette heure n’avait rien à voir avec celle qu’il gardait en esprit. A la voir, la chaleur et la lumière qui avait sans cesse habité ici, avait disparut, laissant place à une sensation de vide et de froid qu’il ne lui avait jamais connu, même lors des moments les plus difficile…

Avançant dans les pièces désertes, son cœur artificiel se serrait dans sa poitrine, il se sentait mal, comme si cette demeure le rejeter, qu’il n’était plus le bienvenu ici.
Il finit par tomber à genoux quand il arriva dans la pièce préféré de son maître à la présence si lointaine, il n’était pas là, il ne l’attendait pas ici… Où était-il ? Quand pourrait-il le revoir ?
Où, devait-il arrêter d’espérer et se dire que son possesseur l’avait bel et bien abandonné ? Il ne pouvait s’y résoudre, pourtant cette maison semblait lui crier de toute part qu’il avait tord d’espérer encore quelque chose. Qu’il devait faire face à sa situation d’être inutile, de déchet qui n’avait plus d’autre choix que de disparaitre.

Pourtant, à l’instant précis où son cerveau technologique, se mit à penser à l’arrêt total de son système de vie artificiel, une image apparut… Une image de son maître entouré de cette ombre qui semble ne plus vouloir le quitter et qui l’empêche de reconnaitre son visage, le moindre de ses traits qui pourrait lui permettre de l’identifier. Une image qui lui parla, avec une douceur emplit de tristesse qu’il n’avait pas souvenir d’avoir jamais entendu sortir de la bouche de son possesseur. C’était la première fois qu’il sentait son maître lui cachée sa détresse sous un sourire voilé…
Malheureusement, comme il ne s’agissait que d’une bride de souvenir, il se sentait faible voulant en savoir plus sur ce qui avait amené à cet échange de mots.

« - Même si je ne suis plus à tes côtés, si à un moment tu te sens seul et perdu sans moi, n’abandonne pas ta vie…
Sinon, je pourrais ne jamais te le pardonner. »

Dans ce souvenir, il avait essayé de répliquer, mais son maître avait déposé un doigt sur ses lèvres avant d’ajouter.

« - C’est un ordre, donc n‘ajoute rien, je t‘en pris…
Maintenant… »

A partir de là, le souvenir s’efface à nouveau provoquant un grand vide en lui… Que s’était-il passé par la suite ? Il ne le savait pas et il ne savait pas non plus comment suivre un tel ordre dans son état… Il n’avait pas cette force, même s’il le devait pour lui, uniquement pour lui, cet être unique qu‘il avait servit et servirait pour toujours.

C’est après ça, qu’il quitta la demeure errant en ville à la recherche de réponse, car de nouvelles questions étaient venue s’imposer en lui après ce souvenir des plus douloureux et troublant…

Il ne pleuvait plus, mais l’eau qui s’était infiltré dans son corps se faisait ressentir dans toutes ses articulations. Hakura avait de plus en plus de mal à avancer, mais il avança, s’éloignant de cette maison devenu de glace pour finir au hasard des ruelles emprunter dans cet ancien immeuble abandonner, tout comme il se sentait actuellement.
Son corps à bout de force, se laissa tomber de tout son long sur le sol, comprenant qu’il n’avait finalement réussit à marcher jusqu’à maintenant qu’avec la volonté qu’il avait eu de retrouver son maitre. Mais maintenant, cette dernière semblait vide de sens après de telle parole…
Cet ordre, cette prière qui tournait dans son esprit et dont il n’avait pas le droit de désobéir, même si cela risquer d’être difficile dans l’état actuel des choses, le briser davantage qu‘il ne l‘était…

* Vous êtes cruel, mon cher maitre… *

Il n’en pouvait plus, sa volonté avait été brisée par un simple souvenir… Un souvenir apparut un peu tard. Un souvenir qui était un ordre, un ordre allant à l’encontre de sa dérive mentale et physique, mais qui en même temps aussi étrange que cela paraisse, le soulagé autant que cela le blessé. Pour quelles raisons ressentait-il de telles informations contradictoires ? La réponse était des plus simple, il était soulagé de savoir que son maître avait pensé à lui jusqu’à lui ordonner de vivre, montrant qu’il avait considéré ne serait-ce qu’un peu dans sa vie… Mais en même temps, il n’arrivait pas à comprendre cet ordre qui n’avait aucun sens à ses yeux, car pour lui, il est impensable qu’il puisse vivre éternellement sans son maître, la seule personne qui n’a jamais réellement compté pour lui. Qu’importe que cela soit dans sa nature, ou que ces sentiments soit sous le contrôle d’un programme…

Et il souffrait silencieusement, là, allongé sur ce sol froid et légèrement humide car il devait vivre, malheureusement son corps, lui, était à bout… Arriverait-il à trouver assez de force en lui pour aller voir un technicien qui puisse le remettre en fonction, et même s’il trouvait cette force, il aurait à payer, comme il avait souvent vu son possesseur le faire après chaque visite de contrôle. Chose qu’il lui était impossible, ne possédant plus rien…
Ahhh… Qu’il aurait préféré ne jamais voir ce souvenir et que le sommeil l’emporte dans les ombres éternels, terminant ainsi le cauchemar qui s’était dévoilé à ses yeux depuis son réveil.

C’est ainsi, alors qu’il pensait, s’enfonçant de plus en plus dans sa détresse et le faible espoir que son possesseur reviendrait le chercher, qu’une ombre s’éleva au dessus de son regard vide. Une ombre dont les contours le troublèrent un court instant avant de comprendre qu’il ne s’agissait pas de son maître, lorsque ces derniers s’affinèrent devenant de plus en plus net après le coup qu’il reçut en plein dans les côtes… Un coup qui aurait du le faire réagir, tout du moins, le faire se contracter sur lui-même, mais il ne montra aucun signe, comme si cette douleur n’était rien en comparaissons de celle de son cœur mécanique.

Seulement cela n’avait rien à voir… S’il n’avait pas réagit, c’était tout simplement que toute l’eau qui s’était infiltré dans son organisme avait fini par atteindre ses circuits sensoriels… Combien de temps pourrait-il encore survivre et obéir à son maître ? Il ne le savait pas, mais son temps semblait diminué plus vite qu’il ne l’aurait pensé… Pourquoi n’était-il pas un de ses modèles plus récents ? Si cela avait été le cas, il serait sans doute plus résistant à tout imprévision de la vie. Et il serait peut-être toujours avec lui…

Une larme unique coula de son œil, à moins que ce ne soit une goutte de pluie qui glissait du coin de son œil… Puisse qu’après tout une poupée-robot aussi ancienne qu’elle, n’est pas sensée posséder ce genre de petit détail qui rend ces jouets de plus en plus humain aux fils des ans.

Ah ! Il était donc dans la propriété de quelqu’un… Il n’y avait pas vraiment prit garde. Il devait être une gêne pour cet homme, non cette poupée à en croire ce que lui renvoyer le visuel de cet être. Quel bel œuvre, il semblait être… Es-ce que son maître aurait préféré un serviteur de cette nature ? Peut-être qu’il lui aurait mieux convenu que lui… Qui semblait si terne à côté de cet autre être mécanique.

« - Veuillez m’excuser, je ne voulais en aucun cas vous importuner et entrer ainsi sans permission dans votre demeure… »

Tout en lui répondant de son ton habituel, doux et calme, il essaya de se redresser, mais ses efforts était vain, il n’avait déjà plus assez de force. Le peu de mouvement qu’il parvint à faire, ne firent que le faire retomber.

« - Ne m’en veuillez pas jeune enfant, mais il semblerait que je me trouve dans l’incapacité de me mouvoir… Auriez-vous donc l’amabilité de me transporter en dehors pour que ma présence s’efface de ses lieux et vous revienne entièrement. Je sais que je ne devrais pas faire une telle demande, mais il semblerait que ce soit le seul moyen pour que je vous rende votre espace… »

Ses yeux se fermèrent un instant, montrant qu’il se sentait fautif de le déranger et de ne pas pouvoir le libérer de sa présence pas ses propres moyen…

Perdu dans un nouveau trouble ses derniers pas le menèrent dans un endroit vide de vie… Enfin peut-être pas temps qu’il ne l’aurait parut aux premiers abords. Car en ce lieu et alors qu’il ne savait si devait, s’il pouvait… vivre : Il fit une rencontre inattendue. La rencontre d’un être technologique tout comme lui, même si ce dernier devait être sortie après lui de ses grandes usines qui ne font que les fabriquer, inventant sans cesse de nouveaux modèles toujours plus réelle et performant. Des modèles qui auraient put si facilement le remplacé auprès de son maître…
Même si cela n’a jamais été le cas au fils de ces dix dernières années.

Ah… Qu’il semblait si vivant à côté de lui qui se rapprochait de plus en plus de l’extinction de son système central.
Il avait peur... Peur du temps qui défilait et qui l’empêchait de respecter le souhait de son maître… Un souhait qu’il commençait à voir comme une promesse d’attente. Il devait attendre son retour et pour cela, il devait vivre. Mais comment..? Puisse que comme il venait de le signaler oralement à cette jeune poupée-robot, il n’était plus capable de se mouvoir… Et s’ajoutant à cela, il avait aussi remarqué que son système de douleur l’avait aussi abandonné.
Il se sentait si faible face aux exigences de son propriétaire.

Une douleur physique qu’il aurait appréciée ressentir quand l’être mécanique l’attrapa par son col de chemise pour lui envoyé de multiples chocs au visage. Un visage dont les yeux se fermèrent sous les coups répétés. Et cela non parce qu’il était arrivé au bout de son chemin de vie, mais parce qu’il sentait son impuissance et la faute qu’il avait commit envers ce jeune être. Regrettant d’avoir manqué à son devoir en blessant celui qui lui fessait face…
Pourquoi ce sentiment de culpabilité, alors qu’il s’agit d’un parfait inconnu et qu’il devrait n’avoir aucun cas des humeurs d‘un étranger..? Et plus particulièrement celles d'une poupée... Etait-ce un programme ? Cela serait trop simple… Je dirais plus que c’est l’évolution de son programme qui le pousse à être ainsi. L’évolution que son possesseur à su créer en lui, à force de souvenir, de moments qu’ils ont passés ensemble et qui reste graver précieusement en son esprit.

Retombant sur le sol de béton sans la moindre retenu, un fin et léger filet de son sang bleu s’échappa de la commissure de ses lèvres…

Là, la voix de l’autre poupée s’éleva de nouveau, le forçant à rouvrir ses paupières de plus en plus lourdes. De sa position actuelle, il ne pouvait voir que son dos, l’observant alors qu’il terminait son court monologue par un rire creux et une dernière réplique…
Hakuro cligna des yeux, ne détachant pas son regard de ce robot si opposé à lui… Quel jeune enfant il faisait, il lui était impossible de laisser les choses se finir ainsi, il le devait à son maître, même si cela signifier raccourcir encore un peu le temps de vie qui lui restait.

* Vous êtes parfois bien contradictoire mon cher maître… *

Rassemblant le peu de force qui pouvait encore parcourir ses circuits électroniques, il essaya à grande peine de se remettre sur pieds. Il fini par y parvenir, mais son maintient, n’était pas aussi droit qu’à l’ordinaire, donnant l’étrange impression qu’il ne tenait ainsi que par un fils unique et que le moindre souffle, la moindre vibration, le ferait rechuter à nouveau…
Mais il semblait ne pas en tenir compte, avançant vers le dos de cette poupée au tempérament si expansif… Passant une de ses mains au dessus de son épaule pour venir lui couvrir les yeux, sa tête allant en direction de l’autre épaule pour venir lui parler, lui répondre.
Sa voix était faible, mais elle gardait le même calme et la même douceur qu’au début de leur échange.

« - Je m’en excuse si mes paroles ont put vous blesser, ce n’était aucunement mon intention… J’envie votre jeunesse… »

Sur ces tout derniers mots prononcés… Il sembla reculer, mais ce n’était aucunement le cas. Il retombait, ses muscles artificiels ne pouvant supporter plus d’effort de sa part.
Ce retrouvant à nouveau allongé sur le sol, il regarda en direction de l’être mécanique affichant un faible sourire sur son visage aux traits fin, qui rendait étrangement à cause du sang bleu encore présent sur celui-ci.

« - Pour ce qui a été dit précédemment, je l’admets… Je suis sans doute un être trop passif comparé à vous, mais cela ne veut pas dire que je vais abandonner l’idée de vivre. Car je me dois de vivre et pour cela, je ferais n’importe quoi… »

Il eut un court instant de silence, non parce qu’il était voulu, mais qu’il se sentait de plus en plus vide, après l’effort qu’il venait de faire…

« - Alors, pouvez-vous me permettre d’exaucer ce vœux égoïste..? »

Un vœu égoïste qui n’était pas vraiment le sien, mais plus celui de son maître, ayant conscience qu’à lui seul, il ne pourrait rien faire et que sa vie se terminerait d’elle-même d’ici quelques heures.

« - Ce jeu vous amuserait-il plus..? »

Il devait divaguer, c’était certain, non ? Vous ne le pensez pas vous ?

Retomber sur ce sol froid après un ultime effort qui avait sans doute usé une grande partie de ses maigres réserves d’énergie encore restante dans ce corps mécanique, il était là, inerte… Seul son visage montrait encore quelque signe d’une vie qu’il possédait, mais pour combien de temps encore. La poupée qu’il était, telle une marionnette de foire, n’était pas encore sûre du chemin à prendre, mais il avoua oralement devoir vivre… Oui, même si cela aller sans doute être difficile de continuer à observer ce monde sans le seul et unique être précieux de son existence en ce monde, il devait vivre, il devait l’attendre, qu’importe le temps que cela prendrait, il ne renoncerait jamais à cette personne si cher à son cœur.

Après avoir ainsi parlé, demandant implicitement de l’aide au jeune robot, son confrère aussi rebelle pouvait-il être, il lui laissa la parole… Ecoutant sa réponse…
Il semblait comprendre sa demande, son vœu. Même s’il réclamait un gain en échange, ce qui n’avait rien de déplacé, bien au contraire. Malheureusement, qu’avait-il à offrir ? En cette instant, rien… Et puis que pouvait bien désirer un être comme lui ? Avait-il à lui seul le moyen de payer la dette qu’il allait contracter à son encontre ? Il avait peur d‘être une nouvel fois inutile, même s‘il ne lui était pas encore permis d‘y penser… Il n’en avait pas encore fini…

Mais soudain, la poupée qui se trouvait à ses côtés, commença à lui poser plusieurs questions tout aussi multiples que diverses… Il les écouta toutes, mais une d’elle attira plus particulièrement son attention… Une question nostalgie, qui rappela à lui un de ses anciens souvenirs. Un souvenir comportant une question semblable à l’une de celle évoqué, même si la tournure avait été légèrement différente…

Cela remonté bien à 5 ans maintenant, la scène était des plus banales…
Alors qu’il apportait le thé dans la pièce préféré de son maître et qu’il disposait théière, tasse et pâtisserie sur la petite table basse au centre de cette dernière, son possesseur, lui se tenait debout, appuyer contre le cadre de la porte coulissante qui donner sur le jardin, son regard plonger dans ce décors naturel. L’image était belle et le robot domestique qu’il était, se laissa aller à l’observer silencieusement, ne voulant troubler cette vision… Ce fut alors que sans montrer le moindre signe d’un mouvement quelconque, son maitre éleva la vois, lui posant cette question…

« - Hakuro, es-ce vrai que tu ne t’occupes de moi qu’à cause d’un programme ? »

Le ton triste de sa voix à ce moment précis, restera toujours graver dans la mémoire électronique de la poupée robot. Comme si pendant un instant, il avait revu le petit enfant qu’on lui avait présenté pour la première fois après sa sortie d’usine, un enfant qui voulait cacher sa tristesse et sa solitude. Il se souvient avoir voulu se lever pour aller à sa rencontre et le prendre dans ses bras, mais ce genre de geste lui était interdit par le maitre des lieux, le père de cet enfant. Alors à la place il lui répondit, lui donnant une réponse qui allait se rapprocher de celle qu’il allait donner à son jeune interlocuteur…

Son esprit s’efforça de sortir de ses souvenirs, qui se faisaient presque de plus en plus présent à force qu’il s’affaiblissait. Comme si son cerveau électronique voulait lui offrir un dernier présent avant son extinction. Mais celle-ci aurait-elle lieu ? Il ne pouvait pas encore répondre à cette interrogation, car tout aller dépendre des événements à suivre…

« - Hakuro… »

Il souriait d’un sourire étrangement chaleureux dans cette situation des plus désavantageuses et des plus critiques pour lui.

« - Hakuro est mon nom humain…
J’accepterai votre aide qu’importe ce que vous me demanderez en retour. Car tant que je peux vivre un peu plus longtemps… C’est la seule chose qui m’importe… Un an, un mois ou même une semaine pourrait suffire, cela n’a pas d’importance, tant qu’il m’est permis d’apaiser mon esprit avant. C’est tout ce que je demande…
Et si pour cela je dois commencer par répondre à vos questions, j‘y répondrais. »

Malgré sa voix faible, elle n’en restait pas moins douce… Mais nous n’y pouvons rien qu’importe ce qui arrive, ça doit être dans sa nature, où plutôt ses programmes. C’est-ce que vous pensez, n’est-ce pas ?

« - Ce qui m’est arrivé… Je ne saurais le dire avec exactitude, car il semblerait que j’ai un vide d’un mois dans ma mémoire. Un vide qui m’a fait croire que j’étais finalement devenu inutile à mon maitre… Après tout, je ne suis qu’une vieille poupée de la première génération. Qui voudrait de moi dans cette époque qui évolue en permanence, laissant en arrière tout ce qui ne peut suivre..? C’est pourquoi j’envie, je jalouse toute ses poupées-robot plus évolué, plus modernes que je ne lui suis, qui ont la capacité de mieux servir leur maitre que je ne le puis.
Je suis désolé si mon récit vous parait quelque peu ennuyant, je ne suis plus qu’un déchet nostalgie après tout et ses mots sont peut-être mes dernières paroles… »

Il détourna ses yeux du jeune robot et fit pivoter quelque peu sa tête, dirigeant ainsi ses yeux vers le plafond de ces lieux désert… Son regard plongé dans le vide, il continua son monologue…

« - Il est vrai que j’ai un programme et que je le suis sans m’en détourner… Je ne peux pas agir de mon propre chef. Tout du moins, je ne le veux pas, puisse que si je me détourne de lui, il me serait interdit de servir plus longtemps mon maitre. Et c’est la seule chose que je ne désir pas voir arriver. »

Oui, la réponse qu’il avait donné à son possesseur, il y a de cela quelques années était pratiquement la même, seul les tournures de phrase changé légèrement.

« - Je ne sais, si vous pouvez comprendre mes sentiments, mais qu’importe ce que je peux avoir de libre arbitre, j’ai choisis par moi-même de suivre mes programmes… Même si j’ai quelque peu dévié de mes devoirs depuis que je me suis réveillé hier au milieu de la pluie battante. Seul… Enfin peut-être pas complètement… »

Ses tout derniers mots faisaient référence au plus récent souvenir de son maître, celui qui l’avait poussé à vivre encore un peu plus longtemps…

« - Ai-je le droit de garder espoir ? Même si je n’ai pas ce droit, je garderais espoir… »

Sa voix se faisait de plus en plus faible, le mouvement des ses lèvres ralentissait, montrant qu’il arrivait au bout de ses forces… Il reporta son attention sur son interlocuteur… Son confident de la dernière heure…

« - Car aussi interdit que cela soit…
Je l’aime… »

Ses yeux s’était refermé sur son dernier mot, un faible sourire nostalgique se dessinant sur ses lèvres... Mais cela ne voulait pas dire qu’il s’était arrêté, restant encore à l’écoute de tout ce qui se passait autour de lui. Mais pourrait-il encore répondre à d’autres questions..?

Il n’aurait sans doute pas parlé autant, s’il n’avait pas été aussi proche d’une fin probable pour cette coquille mécanique qu’il habitait… Car après tout, en dehors de son maître personne dans la demeure ne voulait échanger avec lui, ce qui était normale vu qu’il n’était pour tout les autres qu’une poupée de " nécessité publique ", dirons-nous. Mais même face à son maitre, il n’aurait sans doute pas dévoilé : ses doutes, ses incertitudes, ses peurs, tout cela n’aurait jamais put être prononcé à haute voix. Il savait que son maître aurait accepté chacun de ses mots, l’aurait écouté, et lui aurait répondu… Hakuro se doutait même de sa réaction et de la réplique qui aurait suivit. Cette image réchauffa son cœur meurtrie… Ah, si celle-ci pouvait rester jusqu’à ce que tout finisse…

Malheureusement, même si son corps ne lui répondait plus, sa consciente resté encore en éveille, le laissant entendre la disparition de son confrère robotique qui lui annonça revenir avant que le son de ses pas ne s’éloigne et se perd dans le silence de cette immeuble sans vie.
Sans vie ? Cela n’est peut-être pas des plus exactes… A rester là, sans la moindre force, tout les bruits que pouvait receler se lieu s’éveillèrent à son oreille qui jusque là n’y avait porté aucune attention. Des bruits discrets, qui l’amusèrent devant ce qu’ils lui révélèrent.

* - Mon maître, j’ai compris… et j’accepte… quoi qu’il advienne. *

Ce laissant bercer par la vie qui fourmillait entre les murs de ce bloque de béton désaffecté, l’arrivé d’un être en ce lieu ne passa pas inaperçu… Et lorsque que ce dernier se mit à parler, il sut que la jeune poupée était de retour. Il ne l’avait pas abandonné. Avec le temps qui était passé et dans une telle situation, quiconque aurait put y penser… Mais il était bel et bien là, près à s’occuper de lui et cela avant même qu’il puisse payer la compensation d’un tel service. Quelle intrigante poupée-robot…

Allait-il pouvoir le réparer à lui seul ? Il avait toujours vu certaine poupée-robot aidé lors de ses maintenances, mais jamais aucune ne s’était occupé de lui tout seul. Ce dernier semblait vraiment avoir une grande capacité de manœuvre… Était-ce une chance ou du bluff ? Il ne préféra pas y penser, préférant laisser les choses passé comme elle arrive. Puisse qu’après tout, c’était soit accepter cette chance, soit s’éteindre pour un sommeil éternel d’ici 1 ou 2 jours tout au plus : c'était le sursit estimé de sa batterie…

Hakuro l’écouta, il n’avait plus que ça à faire écouter les sons, la voix unique et réelle qui se trouvait à ses côtés. Cette voix lui parla de ce qu’elle allait commencer par lui faire… Le remplacement de sa propre voix, du haut-parleur par lequel elle sortait et qui devait être noyé comme tout le reste de ses circuits d’ailleurs, par toute l’eau de pluie qui s’était infiltré dans son corps mécanique. Il était donc conscient de son état et qu’une simple maintenance n’était sans doute pas suffisant à sa survit.

Sans son système sensoriel, il ne sentait rien, ne pouvant suivre les réparations qu’au travers les sons des outils. Il était donc incapable de dire s’il touchait son corps, s’il l’avait ouvert, s’il le réparait… Il ne pouvait qu’attendre et constater lorsque cela sera fini.

Puis, dans le cliquetis des outils qui travaillaient, la voix de la poupée s’éleva à nouveau, répondant à ce qu’Hakuro lui avait révélé avant qu’il ne parte… Pas de logique ? Oui, il n’avait sans doute pas dit les choses de manière logique, même si pour lui tout cela avait un sens, enfin jusqu’à un certain point, car même lui se posait de nombreuses questions depuis qu’il avait découvert qu’il lui manqué un aussi grand vide sans sa mémoire. Une erreur, un choix… Il ne savait que penser de ses données effacées et de la raison de cette perte.
C’est ainsi que le jeune robot voyait ses congénères moderne..? Hakuro, lui, les voyait plus vivante et bien plus en accord avec le caractère de son possesseur que lui, qui n’était que poupée ennuyeuse.

Et avant qu’il ne pousse plus loin ses pensées, son interlocuteur, lui annonça qu’il en avait fini avec son système vocal et que s’il était toujours conscient, qu’il pouvait à nouveau s’exprimer… Alors il essaya, sa mâchoire était lourde, mais il put en sortir un son et un autre à la suite, formant ainsi à nouveau des mots. Le mouvement de ses lèvres était faible, mais cela n’était pas du aux réparations, mais à la faiblesse d’énergie qui parcourait son corps et qui le maintenant encore en vie. Une faiblesse qui serait encore là un bon moment, vu toutes les pièces défectueuse qu’il reste à réparer, changer…

« - On continu… Je ne peux pas abandonner maintenant, qu’importe de remplacer tout mon corps tant que je garde tout mes souvenirs. »

C’était assez difficile de parler avec aussi peu d’énergie, mais il y arrivait… Ce nouveau haut-parleur modifié le son de sa voix original, mais comme il l’avait dit, cela n’avait aucune importance, même si tout son corps devait être changé.
Il reprit encore la parole après un cours instant.

« - Comment pourrais-je vous contredire..? Mon histoire est incomplète, je l’avoue. Même moi, je ne peux m’empêcher de me poser de nombreuses questions… Seulement, je sais une chose, je ne doute pas de mon maitre, la seul personne dont je doute, n’est autre que moi-même. Le fait que j’ai un espace vide dans ma mémoire, n’y change rien, ces doutes, je les avais bien avant… Car après tout, qui de nos jours garde d’aussi vieille poupée..? Il devait me porter plus d’attention que je ne pouvais lui en porter... Savez-vous quels sentiments cela apportés ?
Je ne veux pas être un poids, même si cela ne paraissait pas le dérangé…
Il… »

Il s’était arrêté, alors qu’il semblait ne pas avoir finit de parler. Était-ce une défaillance ? Avait-il finit pas usé la fin de sa batterie ? Non, il continua après ce bref silence…

« - L’histoire ne peut être éclaircir par une simple visite… Mon maître, la vie qui habitait cette demeure où il a vécu, grandi ; a disparu. J’y suis déjà retourné et il n’y a plus rien, si ce n’est un froid glacial et un air pesant que j’ai fui avant d’arriver en ces lieux…
Mais j’avais tord, je n’aurais pas du fuir et lorsque j’aurais remboursé ma dette à votre encontre, j’y retournerai… »

~~♠~~

Alors que les réparations de son organisme mécanique défectueux avancé à leur rythme, les deux poupées, grâce à la remise en service de son système vocal échangèrent quelques premiers mots après le long moment de silence qu’il y avait eu…

Et après la dernière prise de parole d’Hakuro, la jeune poupée, lui répliqua qu’il n’avait rien à lui remboursé, et qu’il ferait mieux de rentré directement cher lui pour retrouver son possesseur. Il avait bien comprit ces paroles, mais quelque chose en lui ne pouvait pas l’accepter. Le robot pouvait avoir changé d’avis, cela il pouvait l’accorder, mais lui… Non, son maître n’aurait pas accepté d’avoir une telle dette envers quelqu’un… Il devait donc tenir ses propos… Même s’il savait n’avoir rien, et ne rien posséder de ce que les humains utilisent dans ce genre de situation.

« - Merci, mais je ne peux accepter cette générosité de votre part, même si cela doit retarder mon retour auprès de mon maître.
De toute façon, il ne l’accepterait pas et me renverrai auprès de vous si je le retrouve… Alors laissez-moi-vous rembourser. Je sais que je ne possède rien en valeur humaine, mais je suis une poupée-robot domestique et je peux peut-être vous être utile d’une manière ou d’une autre… »

Il avait fini de parler, mais soudain, il se rendit compte, que peut-être… Il le dérangeait… Et que tout service de lui après les réparations serait sans doute plus une gêne qu’autre chose. Car après tout, ce robot semblait bien plus débrouillard que lui ne l’était. Sa présence ne lui serait donc pas utile. Il se mordit légèrement les lèvres avant de laisser échapper un faible :

« - Désolé… »

Après un moment à se torturer l’esprit en se disant qu’il n’aurait pas du en dire autant, la voix du jeune robot retentie à son oreille pour former une question… Ce l’était-il posé à lui-même ? Non, s’il l’avait fait, il n’aurait pas employé ce genre de tournure de phrase…
Puis peu après, il se raviva… pourtant sa question n’avait rien d’idiote. Il ne savait si une réponse de sa part serait correcte, mais il ne pouvait pas non plus garder complètement le silence…

« - Cette question… n’est-ce pas plutôt vous qu’elle blesse… »

Il ne saurait pas dire le pourquoi de cette réplique qui n’était sortie que sous l’impulsion de ce qu’il avait ressentie dans le son de la voix du robot… Continuant à lui répondre.

« - Elle est loin d’être cruelle à mon oreille, car je ne vois pas mes souvenirs comme une souffrance. Chacun de ceux que je possède en moi, m’est précieux et m’apporte chaleur et joie. Je souffre peut-être de ne pas pouvoir continuer à en créer d’autres, mais je souffrirai bien plus si je devais m’en séparer et devoir vivre avec un vide qui me semblerait sans fin. Feindre d'être heureux me serait impossible. Je crois même que j’aurais mit un terme à ma vie de ma propre volonté depuis longtemps sans eux… »

Puis le silence revient régner dans l’immeuble, un silence perturber par le bruit incessant des outils qui œuvré à une réparation sans doute des plus laborieuse à en juger par l’état général de ses fonctions. Des fonctions dont il suivait petit à petit la remise en service, retrouvant au fils des heures quelque sens… A un moment, il sentit qu’il aurait put réouvrir les yeux, mais il les garda clos, préférant sans doute ne pas observé son corps en plein travaux et aussi peut-être pour ne pas déranger ce robot dans son ouvrage…

Le temps passant, la voix de la jeune poupée refit surface, non pour lui demander quelque chose, mais pour lui raconter une histoire, l’histoire d’un de leur semblable…
Il l’écouta jusqu’au bout, jusqu’aux questions qu’il posa, sur une réponse que lui n’avait pas put donner à la suite d’une telle histoire pour finir par lui demander ce que lui aurait fait…
Hakuro n’avait même pas besoin de réfléchir, il avait déjà vu sa propre réaction au moment où l’histoire lui était contée. Mais d’un autre côté, il n’était pas ce robot, peut-être aurait-il eut le même genre de réaction s’il avait été lui. Ça, il ne saurait le dire, ne pouvant dévoiler que ce que lui aurait fait.

« - Je ne sais si une poupée-robot tel que moi, sortie d’une usine peut avoir le même genre de réaction qu’une poupée unique. Mais, contrairement à elle, je n’aurais jamais put rester à regarder simplement mon maitre mourir sous mes yeux, qu’importe qui aurait put le frapper, mon créateur, son père… Dès le premier coup, je me serais interposé. Préférant recevoir les coups à sa place, même si ma vie devait y passé.
Qu’il se défoule autant qu’il veut sur moi, cela n’a pas la moindre importance tant qu’il ne blesse pas celui que j’ai décidé de servir.
Oui, ce n’est sans doute pas la meilleur des réactions, mais je ne pense pas pouvoir agir autrement si une telle chose arrivé…
Pour ce qui est du fait qu’il soit normal ou non, cela n’a rien à voir à mes yeux, je peux comprendre en un sens sa réaction, même si je ne l’approuve pas… Car même si mon maître m’ordonnait de ne rien faire, je n’aurais put rester sans réagir jusqu’à le voir perdre sa vie… »

Il marqua un court moment d’arrêt avant de conclure.

« - Je suis désolé si je peux paraître blessant envers ce robot, mais je pense qu’il n’avait pas encore trouvé son véritable maitre… »